Au nom de qui et de quoi ? Arrêter la domination et l’injustice

Disculpa, pero esta entrada está disponible sólo en FR.

Le futur ne peut pas être écrit et imposé par le plus fort,
le plus riche, le plus compétitif,
il doit être construit ensemble par et pour la justice.

On parle beaucoup en Europe de la menace russe considérée comme la plus dangereuse pour la sécurité européenne si bien qu’en un coup de vent, suite à la décision des Etats-Unis de ne plus aider militairement l’Ukraine, l’Union européenne a adopté un paquet de 800 milliards d’euros pour les 4 ans à venir destiné à réarmer lourdement les pays européens. La grande menace est une autre: l’existence de systèmes fondés sur les principes de domination et d’injustice qui , forts de leur puissance, continuent de prétendre d’imposer au monde leurs conceptions et leurs intérêts.

 

La guerre entre les Etats-Unis/Otan et la Russie en Ukraine est une histoire de domination/injustice réduite, par mystification, en un drame entre agressé et agresseur qui a déjà couté la vie à de centaines de milliers de morts et de blessés de guerre (sans les civils).(1)

Au nom de qui et de quoi la Russie a-t-elle envahi l’Ukraine ? Pour la sécurité de la Russie, menacée par l’extension de l’influence USA et de l’OTAN en Ukraine, et la sécurité des populations russophones de l’Est de l’Ukraine dont l’autonomie « régionale » était  sous attaque de la part du gouvernement central ukrainien ? Peut-on considérer que la provocation effective des USA/OTAN menaçant le dépassement de la ligne rouge fixée de commun accord entre les USA et la Russie constitue une raison suffisante pour justifier  les  massacres  provoqués  par  l’invasion russe ?. Absolument pas. Il n’y a pas de « guerre juste défensive ». Dans le cadre du système de relations internationales de droit existant, la guerre a toujours eu lieu car les groupes sociaux dominants des États les plus forts ont appliqué le principe « si tu veux la paix , prépares la guerre », convaincus que la paix existe tant que les plus forts parviennent à imposer leur puissance, aux autres, par les armes. Cas exemplaire, surtout depuis la première guerre mondiale , des Etats-Unis (2).

Ainsi, au nom de qui les Etats-Unis/l’OTAN sont-ils immédiatement intervenus à côté de l’Ukraine par un soutien militaire et financier très important ? Pour défendre la liberté  d’un  peuple  agressé ?  Légalement  les Etats-Unis/l’OTAN n’y étaient pas obligés, l’Ukraine ne faisant pas partie de l’OTAN. Pour le respect du principe général qu’il faut aider un peuple agressé ? Dans ce cas, comment expliquer qu’au lieu d’œuvrer pour une solution rapide pacifique, l’OTAN est devenue rapidement l’Organisation militaire non ukrainienne la plus acharnée en faveur de « la guerre jusqu’à la victoire ? ». D’ailleurs, « la guerre jusqu’à la victoire » est devenu aussi le but proclamé de l’Union européenne sous la pression de son influente présidente de la Commission européenne, ancienne ministre de la défense en Allemagne.  L’attitude de l’OTAN et de l’UE  a montré que l’objectif principal effectif pour les USA/l’OTAN et l’UE n’était pas de défendre le peuple ukrainien mais de battre, affaiblir la Russie. La meilleure manière de défendre les Ukrainiens aurait été de peser lourdement sur les belligérants dans le but d’arrêter le conflit, rétablir la paix et éviter ainsi la mort par dizaines de milliers non seulement de soldats mais aussi de civils, la dévastation d’un pays et l’exode de millions d’habitants vers l’étranger…..La tentative d’offusquer le fait majeur qu’il s’agissait d’une guerre en Ukraine entre les Etats-Unis/OTAN et la Russie a échoué avec le retour à la Maison Blanche de Trump.

Ouvertement critique de l’administration Biden, accusée d’avoir commis une erreur très coûteuse pour les finances des USA en orchestrant la guerre en Ukraine contre la Russie, le nouveau président a proposé à Poutine de travailler ensemble à  une solution pour mettre fin à la guerre au-dessus même de la tête de Zelenski et en ignorant les Européens. Ainsi, « en s’en fichant » de tout le monde , et notamment des Ukrainiens,  et propulsé uniquement par « ses » intérêts selon son programme MAGA (Make America Greater Again), il a proposé à Poutine de a) satisfaire une série importante de ses revendications concernant la Crimée, la mer Noire et partie des territoires occupés et b) de garantir la non entrée de l’Ukraine dans l’Otan. En échange, la Russie devait s’engager à respecter la souveraineté de l’Ukraine, ce que dans la tête de Trump signifie laisser la main libre aux Etats-Unis concernant l’économie ukrainienne. Aux Ukrainiens a proposé un plan de reconstruction et de sécurisation de l’Ukraine fondé sur 540 milliards de $ entre prêts et investissements, géré par contrat par   un   consortium   d’entreprises,   principalement américaines. La valorisation des « terres rares » du pays serait gérée directement par les Etats-Unis. Une proposition de pure nature colonial-impériale. Rejetée , effectivement, par l’Ukraine.

Le peuple ukrainien ( et le peuple des 120.000 soldats russes, et nord-coréens, morts à ce jour) reste la principale victime directe de la guerre .Très inféodé aux Etats-Unis, le peuple ukrainien paye les ambitions bellicistes de leur président qui a voulu la guerre « nationaliste », croyant d’en sortir victorieux grâce au soutien des USA/OTAN.

Les négociations entre Trump et Poutine sont toujours en cours en l’absence totale de tout contact avec leurs parlements . Et elles semblent piétiner voir dans l’impasse. Par ailleurs, à ce jour, aucun gouvernement en Occident (sauf l’ Espagne) ne mets en question ouvertement la crédibilité du président USA ( ils en veulent farouchement et hypocritement uniquement à Poutine) et n’agit pour imposer l’ouverture publique, transparente, de pourparlers de paix sous l’égide de l’ONU. Solution considérée inacceptable par les Etats-Unis car offensive et inconciliable avec le principe de leurs souveraineté absolue.

De leur côté, les Européens sont déboussolés, inquiets. Giflés sans retenue par Trump, les Européens cherchent de reprendre position et masquer l’échec total de leur soutien à la stratégie USA (« jusqu’à la victoire ! »). Ils le font en approuvant le 14 mars dernier le plan Rearm Europe par lequel ils s’engagent à soutenir la relance de la guerre contre la Russie en allouant à cette fin 800 milliards d’euros dans l’objectif de reconstruire une forte capacité de guerre face – ont-ils explicité dans le  texte approuvé par le Parlement européen – aux graves menaces que, selon eux, la Russie fait peser sur la sécurité européenne.

 

Une fausse lecture biaisée de l’insécurité européenne et du monde a conduit les Européens à maintenir la soumission de l’Europe aux logiques de domination et de l’injustice.

.Re-arm Europe constitue, à notre avis, la pire des solutions possibles. Déjà au plan strictement juridique, il constitue une gifle honteuse à la sécurité sociale de l’UE. Les Etats membres ont accepté,, sauf la Hongrie, d’allouer les 800 milliards hors budget, à savoir sans l’obligation de respecter les critères d’austérité et de stabilité monétaires introduits en 1992 par le traité de Maastricht (marché unique intérieur et monnaie unique), alors que ces trente dernière années ils ont été impitoyables concernant le respect dans le cas de l’allocation des dépenses dites « sociale ». Quelle hypocrisie cynique !.Un scandale politique , humain et social !

« Réarmer l’Europe » est une très mauvaise solution principalement pour deux raisons. Premièrement, affaiblis et. désunis, les Européens ont pensé que jouer sur le renforcement de leur coopération militaire pourrait leur permettre de retrouver confiance et sécurité dans leur futur.

Un choix mal fondé car l’histoire montre que, en l’absence d’un pouvoir politique uni, un Etat, toute politique militaire entre pays en voie d’intégration économique risque davantage de devenir non pas un facteur de cohésion mais un facteur de divisions et de conflits voire d’affaiblissement du processus d’intégration politique.

Cela a été déjà le cas en Europe dans le domaine de l’union monétaire. Une monnaie unique (l’euro) sans un Etat européen (la Banque Centrale Européenne n’est pas un Etat mais une institution publique européenne indépendante des autres institutions de l’UE !) s’est traduite par une politique monétaire européenne définie et sous contrôle des économies des pays les plus forts de l’Union (notamment l’Allemagne) créant ainsi de nombreuses distorsions internes et de grandes inégalités entre les Etats.

Aujourd’hui, la majorité d’entre eux a perdu la souveraineté monétaire au bénéfice non seulement des Etats membres « dominants », mais aussi des opérateurs de la finance globale, la BCE elle-même ne fixant pas les taux directeurs européens mais intervenant pour modifier, si besoin, les taux fixés par les marchés financiers.

Conclusion : les 800 milliards alloués au réarmement ne contribueront pas à renforcer le pouvoir politique européen et la cohésion socio-économique entre les citoyens. Ils faciliteront le réarmement de l’Allemagne, le renforcement de la puissance militaire de la France (seule puissance nucléaire de l’UE) et de la Pologne, la croissance de l’industrie militaire de certains Etats membres et de leurs profits et, fait majeur, comme montré ci-dessus, l’affaiblissement des dépenses sociales (santé, éducation, services  publics  essentiels  pour  la  vie,  sécurité socio-économique …à l’échelon européen et national.

Nous en venons ainsi à la deuxième raison. Le choix en faveur du réarmement est fondé sur la croyance que « le pacte pour la sécurité militaire européenne » (une logique de guerre et de survie) permettra de consolider « un pacte européen pour sa sécurité globale » – Il s’agit d’une grave erreur car aujourd’hui la sécurité globale d’un pays, d’une société, dépend davantage, dans le contexte de l’économie capitaliste de marché, de sa sécurité économique (notamment financière et technologie ) qui détermine la sécurité militaire. Les groupes dominants font , dès lors, dépendre de la sécurité économique les choix en matière de sécurité écologique et de sécurité sociale. Or, comme on le constate chaque jour, la sécurité économique de nos sociétés signifie la primauté donnée aux intérêts des groupes économiques privés les plus forts. Rearm Europe contribuera à affaiblir la défense des droits humains et sociaux ainsi que la sauvegarde de l’intégrité de la vie des écosystèmes de la Terre. En effet, Rearm Europe renforcera les processus de démolition de l’Etat de droit et de la justice et de la société démocratique et aggraverait la dévastation de la vie de la Terre

 

La domination/l’injustice est aussi fondamentalement au cœur du génocide qui marque la tragédie mondia00le de la guerre entre Israël et les Palestiniens.

Au nom de qui le gouvernement de l’Etat d’Israël a décidé de mettre en exécution son plan d’extermination de la population palestinienne de la bande de Gaza, une grande atrocité à l’échelle mondiale, formellement condamnée par la Cour Pénale Internationale et l’ONU? Au nom du Dieu des Juifs ? Nos frères juifs ont tous les droits de croire en leur Dieu mais il est impossible que leur Dieu leur ait donné l’autorisation de tuer, ces deux dernières années,  plus de 50.000 palestiniens et de ravager entièrement un territoire habité par plus de 2 millions d’êtres humains, laissés sans eau, sans énergie, sans hôpitaux, sans alimentation… .Et au nom de qui, l’Etat d’Israël continue-t-il à bombarder la terre de Gaza avec l’intention d’obliger les 2 millions de Gazaouis de l’abandonner et continue-t-il aussi à bombarder la population du Liban, stoppant ainsi la trêve et empêcher le passage à la deuxième phase de la trêve qui aurait dû être le retrait des l’armée israélienne du territoire de Gaza ?

Au nom de la « légitime » défense » après l’attaque du « 7 octobre » ? Un argument manifestement insoutenable, la guerre entre Israël et les Palestiniens dure désormais depuis 70 ans ! Dès lors, au nom de qui les dirigeants de l’Etat d’Israël maintiennent-ils l’inacceptable prétention que toute critique de leurs politiques, en particulier la condamne du génocide en cours, est un acte d’antisémitisme ?

Le comportement des dirigeants Juifs prend ses racines dans une interprétation des textes  d’il y a 3000 ans concernant « la Terre promise ». Une interprétation maintenue, défendue et objet de tentatives de concrétisation en tant que telle au cours des siècles par une minorité puissante du peuple juif. Au cœur de cette interprétation se situe la transformation de la promesse divine en un principe législatif d’obligation juridico-politico–sociale pour les Juifs. Le principe législatif stipulerait le droit des Juifs de s’ approprier la propriété et la souveraineté intégrale des territoires habités par des populations de différentes identités « ethniques » et de les exclure. En outre, les textes affirment aussi la souveraineté absolue en la matière de leur Dieu sur toute autre autorité .

De même, Au nom de quoi, les Etats-Unis ont-ils soutenu avec obstination par l’argent et les armes l’Etat d’Israël dans son œuvre génocidaire ? Par amour de la justice de la part du peuple des Etats-Unis ?. On sait que’ l’actuel président des USA, « fameux défenseur de la liberté », n’a pas eu besoins d’invoquer Dieu, le peuple, la justice…. pour justifier son interventio.s. Agir « A son nom propre », lui a été plus que suffisant. Ainsi sa proposition de paix a été d’expulser en masse les Palestiniens de Gaza vers l’Egypte et la Jordanie et laisser les Etats-Unis prendre soin de Gaza « nettoyée» pour en faire une grande « Côte d’Azur » de villégiature internationale de luxe pour les riches israéliens et arabes, selon un plan en cours de programmation par un consortium international d’entreprises immobilières et financières dont la cheffe file est une entreprise de propriété du genre du président Trump. Il est vrai que l’arrogance outrancière de ce président des Etats -Unis est sans limites.. Personne n’a prêté attention à sa proposition, surtout du côté palestinien. Vexé, il continue à transférer armes et dollars au gouvernement de Netanyahu et la guerre semble entrée dans une phase encore plus violente .

Et que dire des gouvernements européens ? Au nom de qui et de quoi , ont-ils soutenu , jusqu’à ce jour, le génocide ? En raison de leur sens de culpabilité et d’une dette morale profonde en mémoire de la grande extermination des Juifs (plus de 6 millions !) de la part des Nazis de l’Allemagne hitlérienne (et de nombreux autres nazis européens) ? Et/ou aussi en raison du fait que s’étant positionnés en 1948  du côté des droits des Juifs et de la création de l’Etat d’Israël uniquement, sur un fond de racisme « caché » envers les Arabes, ils n’ont plus retenu nécessaire, par la suite, de soutenir également les droits des populations arabes , notamment les Palestiniens, qu’ils continuent à considérer comme des terroristes, à l’exception récente de l’Espagne?

Comment expliquer ce vaste champ fumeux de « au nom de qui….. » alibis , hypocrites, contradictoires ne réussissant pas à cacher les vrais « au nom de qui… ?

 

Ici il faut prendre en compte le principe de la rivalité pour la vie qui alimente la croyance en la naturalité et l’inévitabilité de la compétitivité et de la guerre, « justifiant » la conquête et l’appropriation privées des biens communs essentiels pour la vie au service de sa propre sécurité. D’où la pauvreté/l’appauvrissement et la fin de l’État des droits universels .

Dans le cas du comportement du système America exprimé actuellement par MAGA avec force, au mépris des autres peuples  (sauf  le  peuple  juif)  est  plutôt  de nature socio–économique L’objectif hégémonique de Trump est de rendre l’America-USA une machine mondiale encor plus grande (puissante, riche, dominante) au plan économique, financière, technologique, militaire et culturelle. Une suprématie qui serait aussi justifiée , au vu des dirigeants USA, par leur conviction dans l’accomplissement d’une mission divine (« La Destinée manifeste » ancrée dans la tête des Américains USA depuis les années 1850).(3) Rappelons aussi, à cet égard, que Donald Trump a déclaré , sans  aucune ombre de doute, lors de son investiture, « ma vie a été sauvée par Dieu pour rendre à l’Amérique sa grandeur »).

Trump a expliqué de manière claire les raison qui, au vu des Américains USA, justifieraient leur suprématie mondiale. Le 13 mars dernier, Trump a affirmé que la guerre des Etats-Unis en Ukraine était « la guerre de Biden. Elle n’est pas la mienne ». L’affirmation est très significative et elle n’est pas surprenante. Par elle, Trump abolit toute continuité juridico-institutionnelle de l’Etat-USA au-delà des administrations fédérales élues. L’Etat, dans la vision dominante aux USA, est un objet patrimonial des forces politiques ayant conquis la majorité des grands électeurs des 50 États. Une vision intrinsèque aux conceptions de la société capitaliste de marché libérale selon lesquelles le principal sujet de la régulation sociétale et politique est le marché et non pas l’Etat (4) Celui-ci est un instrument aux mains des pouvoirs élus qui administrent selon les conceptions, les objectifs et les propositions présentés lors des campagnes pour l’élection présidentielle. D’où, aux Etats-Unis on parle d’administration et non pas de gouvernement. Le président élu administre l’État comme l’on administre une grande entreprise  multisectorielle  et  multi  territoriale privée. « Pire », s’il le désire, il peut licencier et remplacer tous les haut cadres de l’ administration par des personnes de son propre choix. Dès lors, l’appareil de l’Etat aux Etats-Unis peut varier radicalement d’un Président à l’autre, les « fonctionnaires » ne sont pas plus des « serviteurs de l’Etat », mais des personnes dépendantes du président qui les « gère » de manière autocratique.. Pour Trump et pour son allié Musk,  l’Etat est un avoir patrimonial, de propriété des forces sociales qui ont gagné la bataille pour la conquête/appropriation de cet avoir

Ce n’est pas une nouveauté. La phrase du PDG de General Motors en 1952 lors d’une audition du Congrès américain l’interrogeant sur la décision d’ouvrir une usine de fabrication d’auto GM en Corée du Sud,  est  très  symptomatique:

« What is good for General Motors is good for the United States ». D’où le rôle du politique aux Etats-Unis a toujours été celui de défendre les intérêts dont l’Etat est porteur . C’est ainsi que parler de demo-cracy aux USA est un abus de sens.   Le   mot   plus   conforme   à   la   réalité   est

« stakeholders-cracy » . Le pouvoir détenu par les présidents des USA , bien souvent, n’a rien à envier, mutatis mutandis, à celui des dictateurs à la tête de régimes que les dirigeants USA considèrent comme non démocratiques ( cas de la Chine, de la Russie.  )

*** 

Bref, l’Europe, et les 8 milliards de personnes qui habitent la Terre, ne se sauveront par les armes, par la guerre. C’est insensé. L’objectif de MAGA , si poursuivi, conduira les USA à la ruine. Le pire c’est que leur ruine provoquera, avec grande probabilité, des désastres partout et pour tous les peuples de la Terre.

Le monde se sauvera par un nouveau pacte planétaire de vie centré sur la décolonisation de nos sociétés et de la communauté de vie de la Terre, la dehégémonie de la finance et de la technologie prédatrices au-delà de l’intensification des grandes inégalités socio-économiques entre les êtres humains et le « global divide » entre le 1% de la  population  mondiale  heureux  d’être  se  considérer « riche »» car l’argent, pensent-ils, peut tout acheter, et le 99% restant, mis de côté, dépourvu de « justice » et, par conséquent, de liberté. Rappelons que, à partir des années ’80, l’affirmation sans limites de l’idéologie de la compétitivité, (5) en tant qu’ impératif majeur des sociétés développées, a détruit la construction de l’Europe unie et a fait sauter les bases d’une société mondiale pacifique, solidaire, juste.

MAGA et Rearm Europe, empêcherons l’humanité de construire un monde de paix et de justice pour la communauté globale de vie de la Terre. Le futur n’a pas besoin de conquérants ou d’empereurs mais de citoyens responsables qui, entre autres, savent « dire bonjour à l’autre »..

 

Riccardo Petrella


(1) Les estimations restent très divergentes pour qu’il soit utile de les mentionner !

(2)   Riccardo Petrella, https://www.pressenza.com/fr/2025/02/comprendre-pourquoi-le-systeme-america-est-le-plus-grand-dange r-actuel-pour-le-monde/.
Publié aussi dans POUR.presse (Belgique) le même jour.

(3) Ibidem

(4 )Riccardo Petrella, Au nom de l’humanité, Editions Couleur Livres, Mons, 2015

(5) Groupe de Lisbonne, Les limites de la compétitivité. Pour un nouveau

contrat mondial, La Découverte, Paris,1995

(*)Ce texte suit l’écrit sur les raisons qui font du système America le plus grand danger pour le monde ( voir note 2). Il sera suivi par un troisième écrit axé sur les chambardements intervenus au niveau des espaces de vie de référence.