LETTRE-MEMORANDUM  À L’ATTENTION DE ANTONIO GUTERRES SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU

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AGORA DES HABITANTS DE LA TERRE          

L’APPEL DU 28 JUILLET 2025

Résilience mondiale et l’eau pour la vie

Pour une stratégie au service de l’Humanité

et de la communauté globale de la vie de la Terre 

LETTRE-MEMORANDUM 

À L’ATTENTION DE ANTONIO GUTERRES

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU  

À l’occasion du 15e anniversaire de la  Déclaration de l’Assemblée Générale de l’ONU du 28 juillet 2010, reconnaissant le droit humain universel à l’eau potable et à l’assainissement. 

Le 28 juillet 2025

Table  des matières

Introduction. Les leçons  des Sumériens (IV Millénaire av. J-C)  

A – LA CRISE MONDIALE DE L’EAU

   1. L’accès à l’eau : droit ou achat ?

   2. Les sociétés humaines, et non pas la nature sont à l’origine du désastre climatique et de la raréfaction inégale de l’eau 

   3. Le blocage financier. L’hypothèse 2048

        – Les difficultés du système financier actuel

        – L’explosion du développement de l’IA modifie les priorités

        – Redevenue prédominante, la sécurité militaire accroît l’insécurité globale 

   4. Le but : une stratégie politique mondiale de la vie. Répudier la guerre, rejeter  la financiarisation de la vie. 

B – PROPOSITIONS. HORIZONS ET CHEMINS D’AVENIR

1. Au-delà de la résilience actuelle

2. Nos cinq propositions

        – Avant tout : l’arrêt immédiat total des émissions de gaz à effet de serre. Plus urgent et nécessaire que jamais

        – En finir avec l’appropriation privée/prédation de la vie. Abolir les brevets sur la vie

        – Libérer l’eau de l’empoisonnement chimique. Redonner la vie aux eaux, aux sols, à l’air… au futur

        – Arrêter l’étouffement des fleuves.Pour des  bassins sans grands barrages

        – L’eau n’est pas un avoir financier. Non à l’or bleu., L’eau est vie. 

Conclusion. La vie avec l’eau redeviendra belle

 

Monsieur  le Secrétaire Général, 

Bonjour,

nous espérons que des horizons de justice et de coopération puissent s’ouvrir dans les mois qui viennent permettant de participer à la conception et à l’édification d’une nouvelle société planétaire, basée sur la force du Droit et sur la sauvegarde  et la promotion de la vie  de la Terre, des droits humains et des biens communs mondiaux essentiels  à la vie .

C’est dans cet esprit que :

– à l’occasion du 15e anniversaire de la  Déclaration de l’Assemblée Générale de l’ONU du 28 juillet 2010, reconnaissant le droit humain universel à l’eau potable et à l’assainissement (1) et

– en vue de la nouvelle grande conférence sur l’eau de l’ONU en  décembre 2026, 

nous tenons, d’abord, à transmettre à l’Organisation des Nations Unies nos plus vifs remerciements et notre reconnaissance pour avoir « consacré » dans le droit international, le droit universel à l’eau pour la vie, malgré la forte opposition de divers États membres parmi les plus puissants. Ce fut une grande victoire pour la justice mondiale. 

 

 

Introduction. Les leçons des Sumériens  

Il y plus de 5.000 ans, dans la région entre les deux grands fleuves historiques le Tigre et l’Euphrate, les Sumériens, peuple de la Mésopotamie, créèrent une civilisation urbaine remarquable (agraire, commerciale, industrielle…). Elle était fondée sur une valorisation de l’eau multisectorielle efficace (irrigation, eau potable, transports, travail des métaux…..) et une ingénierie hydraulique performante. Eau et prospérité allèrent de pair pendant des siècles.  

Mais les fleuves commencèrent un jour à créer des problèmes environnementaux et  à devenir l’objet de rivalité (le mot « rival » vient, d’ailleurs, de « celui qui est de l’autre rive »). Plus leur économie se développa, plus émergèrent des cités-États puissantes, plus les échanges commerciaux devinrent déterminants. La multiplication des conflits hégémoniques contribuèrent à développer une économie de guerre s’étendant de l’Égypte à la vallée de l’Indus. Cette économie reposait sur l’accès aux ressources naturelles stratégiques — non seulement l’eau, mais aussi le cuivre et l’étain, essentiels à la fabrication des armes, ainsi que le bois et la pierre, souvent importés, nécessaires à la construction des villes. On parle du système économique des Sumériens de cette période comme d’une forme de capitalisme mésopotamien. (2)

Ainsi, selon les informations fournies par CHATGPT sur les causes principales avancées pour expliquer la disparition de la civilisation fluviale des Sumériens (conversation du 16 juillet 2025), on trouve un mélange de causes politiques, sociales, économiques et environnementales telles que :

– les conflits internes entre les cités-États sumériennes fragilisaient la région, la rendant vulnérable aux agressions extérieures et incapable de répondre de manière unifiée aux déséquilibres politiques et sociaux croissants ;

– la dégradation environnementale : l’irrigation intensive et le mauvais drainage ont entraîné une salinisation des sols, réduisant progressivement la productivité agricole et compromettant la base économique de Sumer ;

– les catastrophes climatiques : inondations et sécheresses, ont, entre autres, perturbé lourdement la gestion de l’eau, vitale pour une civilisation fluviale ; 

– les pressions socio-économiques, dues à l’épuisement des ressources, les difficultés de gestion de l’eau et la pression démographique.

L’exemple des Sumériens ne nous renvoie-t-il pas à la crise mondiale de l’eau que nous affrontons aujourd’hui ?

A. LA CRISE MONDIALE DE L’EAU

Comme vous le dénoncez vous-même, Monsieur le Secrétaire général, l’accès à l’eau reste marqué au plan mondial par des milliards de personnes «sans eau » et par  des inégalités et injustices intolérables. Qui plus est, la définition même du droit à l’eau a été modifiée de manière mystificatrice, à savoir « un  accès à l’eau pour tous sur des bases équitables et à prix abordable ». (ODD 6) (3)

  1. L’accès à l’eau  : droit ou achat ?

L’Objectif du Développement Durable 6 (ODD 6) de l’Agenda ONU 2015-2030 parle d’un « accès à l’eau pour tous sur des bases équitables et à prix abordable ». Ce n’est plus la même conception des droits humains universels affirmée dans  la Déclaration  universelle des droit de l’homme de 1948, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC)  entré en vigueur il y a 50 ans,  ainsi que dans la Déclaration des Droits Universels des Peuples Autochtones  de 2007. 

Tous ces documents ne parlent jamais de « bases équitables » ni de « à prix abordable ». En effet, l’équité n’est pas la justice. L’équité admet les différences. La justice comporte l’égalité.  De son côté, « à prix abordable »  signifie que l’eau est considérée comme une marchandise, faisant donc l’objet d’un échange marchand impliquant un prix à payer. Ainsi, les riches peuvent accéder à toute l’eau qu‘ils veulent tant qu’ils paient. Les personnes appauvries – car on ne naît pas pauvre,  on le devient – sont insolvables si elles ne peuvent pas payer. Elles se voient alors privées d’accès à l’eau, à moins d’accepter une position de dépendance vis-à-vis de la compassion de l’État ou des États riches.

Autrement dit, les appauvris ne sont pas titulaires de droit à l’eau (4), mais ils peuvent bénéficier de l’assistance/charité volontaire des riches pour avoir accès à un minimum d’eau digne d’un être humain. En outre, « l’abordabilité » signifie que le prix de marché doit être suffisamment élevé et variable pour qu’il permette au producteur/commerçant de retirer un profit considéré « juste » pour rester dans le marché de l’eau. Pour le capital privé, l’eau se doit d’être financièrement attrayante car, dans notre système économique dominant, nous savons bien que « l’argent va là où le profit est le plus élevé ».

Nous sommes bien loin du principe de la gratuité des droits à la base du financement des droits. Il ne s’agit pas de l’absence de coûts, mais d’une prise en charge collective de ces coûts, financée principalement par les ressources publiques issues des taxes directes. C’est-à-dire, un système public de financement collectif pour un droit à l’eau, un bien commun public essentiel à la vie pour tous et contrôlable par la collectivité (et non pas laissé aux mains des grands oligopoles privés globaux qui contrôlent les marchés mondiaux de l’industrie et du commerce de l’eau tels que Veolia-Suez, Xylem, American Water, Agbar, CME (Bourse de Chicago), Coca-Cola, Thames Water… pour n’en citer que certains à titre d’exemple. 

2. Les sociétés humaines, et non pas la nature, sont à l’origine du désastre climatique planétaire et de la raréfaction inégale de l’eau. 

La nature fait les différences mais la société fait les inégalités (ou l’égalité). Parmi les scientifiques, le consensus est grand sur le fait que la nature n‘est pas la cause principale du désastre climatique et de la crise mondiale de l’eau. Les facteurs principaux sont d’origine anthropique, en particulier le système économique capitaliste de marché devenu, au cours d’un siècle, un prédateur conscient de la nature : les émissions de gaz à effet de serre produites par notre système économique sont la principale cause du réchauffement de la température moyenne terrestre supérieure de 1,5° C par rapport à la température de la Terre au début de l’ère industrielle. 

Le réchauffement a bouleversé le régime climatique de la Terre provoquant les conséquences dévastatrices que nous connaissons sur la vie des habitants de la Terre (toutes espèces vivantes confondues). La raréfaction de l’eau  (assèchement des fleuves, des lacs, des zones humides…) a aussi contribué partiellement au réchauffement de l’atmosphère, mais elle a surtout été la principale victime des phénomènes extrêmes liés au « désastre » climatique. Nous préférons utiliser le terme « désastre » plutôt que « changement » car il nous paraît plus correct pour parler de sécheresses, inondations, perte de la biodiversité, fonte des glaciers et des calottes polaires, augmentation du niveau des mers, contamination chimique toxique de toutes les eaux de surface et souterraines. Notre système économique est le principal responsable de ce changement climatique désastreux. 

Les résultats du programme  GRACE de la NASA confirment  l’étroite corrélation entre des températures plus élevées même de 1.3°C par rapport au niveau du début de l’ère industrielle  et une croissance significative dans l’intensité des phénomènes extrêmes tels que les sécheresses et les inondations. Voir le graphique rendu public par un important document rédigé par Global Water intelligence (GWI), avec le soutien de Xylem, Rethinking Resilience. How a New Era of  Extremes is Changing how Utilities Invest (5),

Ces phénomènes ne feront qu’aggraver les inégalités en matière de survie et de capacité d’adaptation entre les individus, les communautés, les régions et les pays. Tous les domaines seront touchés — en particulier l’alimentation, la santé, l’énergie, le logement, et la sécurité hydrique — avec, par ricochet, des conséquences profondes sur la sécurité socio-économique. Car toute activité humaine, tout comme l’équilibre des écosystèmes naturels, dépend fondamentalement de l’eau, de l’air et des sources d’énergie.

Cela affecte de manière profonde l’économie de l’eau et de l’ensemble des biens communs mondiaux essentiels pour la vie. Les coûts monétaires augmenteront, tout comme les incertitudes. Le système capitaliste de marché, largement responsable de ce désastre, se révélera incapable d’y répondre efficacement. Il en résultera une intensification de la violence techno-économique, une exclusion sociale accrue des plus vulnérables, une multiplication des conflits et un renforcement des régimes autoritaires — des dynamiques déjà largement à l’œuvre aujourd’hui.

3. Le blocage financier. L’hypothèse 2048 : l’eau bonne, une affaire rentable surtout pour satisfaire les « besoins » de sécurité (richesse et puissance) des populations plus riches et possédant le pouvoir de fixer les priorités du monde ? 

L’hypothèse 2048 soulève une question cruciale : l’eau de qualité deviendra-t-elle une ressource rentable au service prioritaire des

besoins de sécurité — économique et stratégique — des populations plus riches, seules à pouvoir en fixer l’usage ?

Par  « Hypothèse 2048 , nous entendons une situation dans laquelle, 100 ans après la Déclaration Universelle des droits de l’homme, les droits universels, notamment à l’eau, à l’alimentation, à la santé, au logement, à l’éducation de base… serait encore plus dramatique qu’en 1948. 

Dans un système où « l’argent va là où il est le plus rentable », il est hautement probable — au vu des trois tendances évoquées ci-dessous — que la finance et les technologies mondiales soient mobilisées en priorité pour répondre aux besoins des individus, des communautés et des régions les plus riches et les plus puissantes. L’ère de l’État garant des droits universels à la vie et celle d’une société fondée sur les biens communs sembleraient alors reléguées au musée de l’Histoire. (6)

 Première tendance :

  • Les difficultés internes auxquelles sont confrontées la finance publique et la finance privée – distinctement, mais aux effets croisés – dans le cadre actuel d’un modèle de financement confus, en tout cas malsain,  compromettent la possibilité d’assurer une mise en œuvre cohérente, solide et durable du droit à l’eau pour la vie pour tous. Elles empêchent également de garantir le droit de l’eau et de la nature à un bon état écologique, dans l’intérêt général et celui des générations futures.

Preuve en est le fait que depuis le premier Agenda de l’ONU 2000-2015 (« Les Objectifs du Millénaire ») et le deuxième Agenda 2015-2030 (« Les Objectifs du Développement Durable »), en cours, non seulement aucun des 17 Objectifs fixés par la communauté internationale pour 2030 ne sera  atteint, mais, comme constaté en 2023, à mi-chemin de l’Agenda,  la distance encore à réaliser varie de 3 à 6 fois celle parcourue au cours de la première moitié (7). Et il n’y aura pas de miracles.  L’échec est grave. 

La finance publique est bloquée par les choix des pouvoirs politiques publics eux-mêmes. ’une part, cela résulte de l’exclusion du recours à une nouvelle ingénierie financière mondiale, qui inclurait notamment une fiscalité publique internationale innovante, dépassant les seuls objectifs redistributifs pour embrasser des finalités plus larges telles que la justice, la sécurité, le mutualisme et l’économie coopérative. D’autre part, par le « respect » des « sacro-saintes » contraintes que les pouvoirs publics ont imposées à l’endettement public concernant les investissements censés garantir la sécurité à la vie des citoyens. Une contrainte que ces mêmes pouvoirs, dans ce cas les groupes dominants européens, viennent allègrement et ouvertement de ne pas respecter pour s’endetter pour 800 milliards d’euro hors budget pour le réarmement de l’Europe. 

Le mépris des lois qu’ils ont eux-mêmes établies, ainsi que leur cynisme perfide sur les plans éthique, social et économique à l’égard des millions de personnes victimes depuis l’an 2000 de leur dogme de l’austérité à géométrie variable, ne connaissent aucune limite. (8)

Ainsi, la finance publique s’annonce pour le futur comme étant incapable de faire face à ses responsabilités concernant  le recouvrement des sommes considérables à investir par la collectivité pour contrecarrer le désastre climatique, en particulier la crise mondiale de l’eau. Selon l’étude citée de Global Water Intelligence (GWI) et l’entreprise  Xylem sur les investissements dits de résilience dans le domaine de l’eau par plus de 1000 entreprises « municipales » (« utilities ») de l’eau, publiques et privées, à travers le monde (9), celles-ci dépenseront en 2025, en investissements dits de résilience,  501 milliards de dollars. Mais les auteurs de l’étude estiment qu’il leur faudra investir globalement 1.500 milliards (1,5 trillion) par an pendant 10 ans (soit 15 trillions) pour atteindre les objectifs de la résilience en milieu urbain dans le domaine de l’eau. Un montant exorbitant. Les auteurs estiment que, grâce à des solutions de mitigation et d’adaptation plus efficaces que celles mises en œuvre actuellement, ce chiffre pourrait être réduit de 46 %, ce qui ramènerait les investissements nécessaires à 7 trillions de dollars — un montant toujours inaccessible pour les entreprises municipales. En tout cas, la conclusion de l’étude mérite attention : «Ultimately the cheapest alternative is net zero emissions » (p.6) (10).

L’expérience de ces 50 dernières années montre que les groupes dominants tolèrent qu’on en parle, mais ils s’opposent à ce que l’on poursuive l’objectif en dehors des modalités, des temps et des buts précis qui devraient être fixés par eux-mêmes, en souveraineté technologique et financière. On y reviendra. L’expérience des 50 dernières années montre que les groupes dominants tolèrent la discussion sur le sujet, mais s’opposent fermement à ce que l’on poursuive cet objectif en dehors des modalités, des échéances et des finalités qu’ils déterminent eux-mêmes, exerçant ainsi leur souveraineté technologique et financière. Nous y reviendrons.

En effet, la  finance privée montre que sa disponibilité à intervenir dans le domaine de l’eau est grande dans les activités qui garantissent un rendement important et stable. Elle montre en revanche, avoir moins d’enthousiasme à investir directement dans l’eau car les analystes prévoient une tendance à la hausse des coûts des activités et des investissements nécessaires à long terme. Ils prévoient aussi,  l’augmentation de fortes turbulences géopolitiques rendant le secteur de l’eau plus à risque et incertain que d’habitude. 

La finance privée reste très intéressée à intervenir dans les activités de service (potabilisation, sauvegarde des ressources, traitement des eaux usées, digitalisation de la gestion pour la réduction des pertes et facturation plus efficiente…) dont les bons rendements à court terme sont plus sûrs. L’expérience de Pictet, la banque privée suisse qui, dès 2000, fut la première à investir dans les entreprises du secteur de l’eau, est révélatrice. Elle a depuis inspiré de nombreux imitateurs… 

L’intérêt de la finance privée reste très important dans le domaine du dessalement de l’eau de mer, notamment lorsque le financement s’appuie sur des Partenariats Public-Privé (PPP) ou des mécanismes similaires, qui se sont effectivement révélés être de solides instruments pour assurer la Programmation du Profit Privé.

Deuxième tendance :

  • L’explosion du « nouveau » développement technologique et économique de l’Intelligence Artificielle a placé l’univers de l’IA au cœur du devenir de la réindustrialisation mondiale et, par conséquent, au sommet des priorités d’investissement. Cela ne va pas nécessairement en faveur des investissements pour lutter contre le désastre climatique/écologique. 

L’univers de l’IA est déjà largement approprié par des acteurs privés, guidés par des logiques d’enrichissement et de puissance. Avec des milliers de brevets déposés à des fins lucratives, l’intelligence artificielle semble s’être (pour l’instant ?) éloignée des droits « traditionnels » à et de la vie ainsi que des biens communs publics — tels que la connaissance et l’éducation — qui en faisaient jadis partie. Cela fait suite à la décision historique de 1980 de la Cour suprême des États-Unis, qui a autorisé la brevetabilité du vivant « pour défendre les intérêts des USA » (11), réduisant ainsi toute forme de vie à une marchandise susceptible d’appropriation.

Lorsque les priorités seront choisies, les budgets publics et les marchés financiers se tourneront massivement vers les activités liées à l’intelligence artificielle, en particulier celles qui génèrent le plus de profit et de puissance, supposément sources de sécurité. En réalité, la sécurité militaire — c’est-à-dire la sécurité assurée par la force armée — redevient peu à peu la définition même de la sécurité, sous la pression croissante des « guerres » technologiques et financières pour la domination, englobant ainsi tous les autres aspects.

Troisième tendance :

En peu d’années, l’IA a bouleversé la puissance militaire des armes existantes et a permis de concevoir des nouvelles générations d’armes dont la liste risque de s’allonger  rapidement. Au plan culturel, la majorité des inventeurs/producteurs des armes-AI font partie des générations « Stars Wars », « ‘The Lord of Rings »… C’est dans ce contexte que la longue tradition de la culture primatiste mondiale des USA, exprimée depuis plus d’un siècle et demi par la croyance messianique de  « La Destinée Manifeste »des USA, a maintenu, ces 50 dernières années, le monde en état de guerre permanente en raison de la lutte USA pour conserver à tout prix leur suprématie mondiale (12). 

À partir des années ’80, nous avons eu l’impression que, sous les menaces et les effets du « désastre » climatique/écologique, la sécurité de la vie de la Terre et de tous ses habitants (toutes espèces vivantes confondues), la sécurité écologique/économique planétaire était devenue la sécurité globale. Ce fut une impression justifiée.

Mais, l’arrivée au pouvoir présidentiel en 2019 de Donald Trump, au nom de MAGA-Make America Great Again, a mis le feu au monde(13). Trump est explicitement un ennemi du monde car il prétend en être le maître. Cette réalité prend des proportions considérables du fait qu’il agit, en tant que président élu, au nom de la majorité du peuple du pays le plus puissant au monde. Or, l’aspect le plus grave de la situation est que, au lieu de résister et de s’opposer, les autres pays du monde occidental, du « Nord » du monde, essayent de « négocier » avec Trump en lui donnant, ce faisant, légitimité et crédibilité, précisément ce dont il a besoin pour maintenir sa force brutale de « hors-de-la-loi ».

Ainsi, l’objectif illégitime du « système America » de maintenir et de renforcer à tout prix leur sécurité technologique-économique contribue puissamment à la remilitarisation du monde : sur Terre, dans les océans, dans l’espace, et surtout dans les esprits des groupes sociaux dominantes. Les États-Unis, désormais pilotés par l’IA (« AI-driven USA »), entraînent dans cette logique leur « alliée » européenne. L’objectif de la justice dans le monde et de la paix est purement abandonné.  

Dans ce contexte, il devient difficile d’imaginer ce que sera l’eau potable dans vingt ans, surtout lorsqu’on considère ce que l’on a déjà fait des eaux « minérales naturelles » — transformées en produits plastifiés de masse, et ce, sans même l’intervention de l’intelligence artificielle.

Ce que l’on peut dire c’est que, dans les conditions actuelles, le problème de la sécurité hydrique pour la vie, en particulier de sa disponibilité et de son accessibilité de bonne qualité, sera « résolu »  selon les visions et les objectifs des oligarchies mondiales guidées par les » impératifs » de domination, de sortir « gagnant » de la réindustrialisation guerrière du monde. 

Cela ne signifie pas pour autant, Monsieur le Secrétaire général, que ce futur soit inévitable — ni qu’il doive le rester. Il nous semble que les pouvoirs publics et les citoyens, pas encore contaminés par les visions des oligarchies dominantes, devraient, en priorité, s’atteler à définir et à promouvoir une stratégie politique  mondiale de la vie, axées sur la primauté de la sécurité des biens communs mondiaux essentiels pour la vie.

Mettre au centre de la Conférence mondiale de l’eau de l’ONU de 2026  la question  de

la politique de la sécurité mondiale de la vie, à partir de  la sécurité hydrique et éco-sociale planétaire, nous paraît un choix prioritaire, sage et obligatoire.  Il met  en lumière, de manière éclatante que  l’enjeu mondial  porte sur une transformation sociétale radicale concernant l’essentiel, à savoir les deux facteurs cruciaux à la base de la crise existentielle de la vie de la planète que sont

– la guerre, destruction de la vie et

– l‘appropriation privée, prédation de la vie.

 D’où, la double transformation à réaliser :

– l’arrêt du financement de la guerre ; et 

– l’abandon de la brevetabilité du vivant à titre privé et à but lucratif. 

Les mobilisations citoyennes principalement contre le réarmement de l’UE, contre l’expansion coloniale génocidaire  d’Israël au Moyen Orient et contre les guerres de puissance des USA à l’égard de la Russie et de la Chine, constituent les chemins inévitables du refus total de la guerre donc, du financement de la guerre. 

Répudier la guerre concrètement (au-delà des proclamations de principe en faveur de la paix) constitue le levier de renversement des murs qui bloquent les chemins pour une société plus juste, solidaire et pacifique.

Il en va de même pour les mobilisations citoyennes en faveur de l’objectif de « zéro émission nette de gaz à effet de serre », de la dépollution chimique des eaux, des sols et de l’air de la planète (« zéro polluants éternels »), de la justiciabilité des activités économiques et de la protection des droits à la vie et du vivant. Toutes ces démarches tracent des voies incontournables vers le rejet de la brevetabilité du vivant et de l’emprise croissante de la finance spéculative sur la vie elle-même.

Rejeter la financiarisation de la vie constitue la manière concrète la plus efficace d’empêcher l’artificialisation intégrale de la vie des humains et la dévastation totale de la nature terrestre.

Répudier la guerre et rejeter la financiarisation de la vie ne signifient pas seulement abandonner, abolir, mais surtout changer  la valorisation des ressources et des biens matériels et immatériels de la Planète pour construire une société-monde nouvelle. Ce qui signifie aussi la mobilisation en faveur de l’institutionnalisation politique de l’humanité et la multiplication d’organismes publics planétaires pour la  sécurité de et pour la vie et le partage des responsabilités du local à l’échelle de la Planète. 

B. PROPOSITIONS. DES CHEMINS  PRIORITAIRES 

Vous le savez, Monsieur le Secrétaire Général, la proposition dominante au sein du monde du Nord global depuis  quelques années est fondée sur le principe-objectif de la « résilience ». Celle-ci s’articule autour de deux stratégies d’action : la stratégie de la mitigation et la stratégie de l’adaptation.  La stratégie de la mitigation vise à promouvoir la capacité de nos sociétés à diminuer les dégâts,  les effets les plus nocifs du désastre, résister aux chocs des sécheresses, des inondations, des pollutions. La stratégie de l’adapation, de son côté, poursuit l’objectif de maintenir, conserver la capacité des sociétés à vivre dans un contexte marqué par une augmentation de la température moyenne de l’atmosphère terrestre supérieure de 1.5° C /-2,0° C, voire plus, par rapport au début de l’époque industrielle. 

Pour réaliser les objectifs des deux stratégies, le consensus est général au sein des sociétés dominantes sur le postulat que deux atouts sine qua non constituent la clé pour devenir résilient : la maîtrise de l’innovation technologique « intelligente », notamment dans la chimie et l’industrie biotech, dans l’industrie des services de l’info-communication et de l’ingénierie des risques ; et une forte puissance financière permettant de faire face aux investissements considérables et croissants, nécessaires, et aux grandes incertitudes économiques de l’avenir. Ce qui évidemment ne sera pas à la portée de toutes les communautés, les régions,  de tous les pays. Il est indispensable d’encadrer et compléter les  deux stratégies  dans une perspective plus globale et efficace, à savoir par une stratégie du changement au niveau du système.  (13)

Il est déraisonnable de partir du postulat admis par les conceptions dominantes qu’il est impossible de changer les causes structurelles du désastre climatique ! 

La majorité des États de l’ONU ne doit pas accepter les choix faits par les dirigeants du monde du business, tels que « to build resilience, to enable growth » (Diageo ), alors que la croissance économique poursuivie par notre économie dominante depuis deux siècles est la cause du désastre. De même, elle ne peut pas accepter les choix des dirigeants politiques, tels que les dirigeants de l’Union Européenne, qui  ont approuvé le 4 juin dernier la « Stratégie européenne de la résilience dans le domaine de l’eau » en déclarant «   As policy makers, our role is clear: we must create a regulatory framework that empowers businesses to innovate while safeguarding the rights and interests of citizens. By doing so, we not only address water challenges but also reinforce Europe’s position in the global market” ( …) where Europe remains a model of resilience and competitiveness.” (14)  

Le document de la Commission européenne (15) est un excellent exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Dans ce document d‘importance politique majeure pour le devenir de l’UE, l’exécutif européen s’est plié aux pressions du monde du business et de la finance. Pourquoi ?

Il  reconnaît  que l’ eau est devenue l’un des domaines critiques majeurs pour l’économie et pour la puissance des industries  européennes  dans le monde. Dès lors,  la stratégie de la  politique de l’eau visant la résilience et la sécurité de l’économie de l’Europe doit, selon la Commission européenne, promouvoir surtout une gestion industrielle   efficace et compétitive des ressources hydriques en favorisant une forte capacité d’innovation technologique et une plus grande puissance financière.

L’eau pour la croissance « résiliente» et  pour  le profit par la   la compétitivité, voilà en résumé l’esprit qui domine nettement dans le contexte politique et économique actuel, pas seulement en Europe. Le vernis langagier « écologique », hérité des Objectifs de Développement Durable des Nations unies et de l’ancien Pacte Vert européen — désormais relégué au musée — ne suffit plus à dissimuler la rupture fondamentale opérée par l’Union européenne. Celle-ci s’oriente désormais vers un Plan Gris industriel, au nom de la reconfiguration « industrielle » de l’économie mondiale et de l’adaptation de l’économie européenne aux nouvelles exigences stratégiques de la sécurité globale (16).

La tragédie idéologique et politique de cette inversion réside dans la croyance — et dans le fait de la faire croire — qu’une économie forte et compétitive, mise au service des capacités technologiques et financières de l’industrie nationale, européenne ou mondiale, notamment dans les secteurs chimique, agroalimentaire et de l’intelligence artificielle, constitue une condition nécessaire pour garantir à tous un accès à l’eau, en quantité et en qualité suffisantes.

 Dans l’histoire des 74 dernières années d’intégration européenne, le principe de la compétitivité  a  non seulement  détruit les  fondements de la construction de l’Europe unie fédérale,  mais il  a aussi réduit en miettes le sens de la « communauté de vie européenne » (17). La seule chose  qui, dans des énormes contradictions, la compétitivité a été capable en Europe  récemment est de  faire dépenser 800 milliards d’euros par les 27 Etats membres pour leur réarmement au détriment des dépenses dites « pour l’Europe sociale » !  

Or, l’heure n’est pas à la survie par la guerre et par la reconquête de positions dominantes sur les marchés mondiaux. Cela favorise les conflits, les guerres, l’émergence d’oligarchies à vocation impériale. En revanche, l‘humanité et  la vie de la Terre ont besoin d‘une forte sécurisation juridique dans l’intérêt général, par des règles et des institutions appropriées coopératives aux différents niveaux territoriaux garantissant aussi la justiciabilité des règles concernant le bien commun mondial. La justice et la justiciabilité doivent l’emporter sur la violence et l’immunité des puissants.

  1. Cinq initiatives

La première initiative . « Avant tout, la sécurité mondiale », est une priorité urgente et grave. Il n’y a plus de temps à perdre. Il est nécessaire d’imposer l’arrêt immédiat des émissions de gaz à effet de serre, sans aucune exception, et de déclarer illégale toute activité allant dans le sens contraire.

Le document «Overshoot: A Conceptual Review of Exceeding and Returning to Global Warming of 1.5°C» ,publié en avril dernier par un groupe de scientifiques, dont la majorité participe aux travaux du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) de l’ONU, est clair et net : le seuil de 1,5 °C d’augmentation de la température terrestre par rapport l’ère pré-industrielle, est atteint et «les réductions radicales des émissions – en particulier du méthane et du protoxyde d’azote en plus du CO² – restent la voie la plus efficace et la plus immédiate pour inverser le réchauffement». (18). Cela signifie que, même s’il ne sera pas facile ni garanti et prendra certainement des décennies, l’arrêt et la stabilisation au niveau de 1,5 °C atteint aujourd’hui sont possibles. Les auteurs insistent sur l’importance fondamentale de la volonté politique et invitent à ne pas se fier aux proclamations magiques du techno-optimisme salvateur. Même conclusion des auteurs de l’étude scientifique publiée le 11 juin dernier dans la revue Geophysical Research Letter : « la seule façon d’atténuer les effets les plus catastrophiques de la crise climatique… serait de réduire de manière urgente et drastique les émissions de gaz à effet de serre. Et plus nous continuerons à brûler des combustibles fossiles, plus ces problèmes s’aggraveront. » (19)

Dans tous les secteurs. Par exemple, la production agricole représente 11 % des émissions mondiales totales, mais si l’on ajoute tous les secteurs étroitement liés à l’ensemble de la filière agricole et à l’utilisation des sols, ce chiffre passe à 31 % ! Un chiffre énorme, quand on sait que plus d’un tiers de la production agricole alimentaire n’est pas consommée. (20) Rappelons  que même Global Water Iintelligence (GWI), déjà citée, a affirmé que «Ultimately the cheapest alternative is net zero emissions » !

Faire valoir la justiciabilité des droits dans l’intérêt général vaut plus que le silence se transformant en complicité des intérêts corporatistes malsains des puissants. La majorité des États de l’ONU doit proclamer que, face à l’impératif de la sécurité collective planétaire, il n’y a pas de  souveraineté de la liberté  des entreprises, des marchés boursiers, des  technologies, des États.

Au lieu de réduire les émissions, l’UE songe à promouvoir le recours au marché des « crédits-résilience ». Or, le marché des « crédits  carbone »  pour lutter contre le réchauffement de l’atmosphère a été un échec. Depuis 1994, il n’a contribué en rien de positif concernant les objectifs de la mitigation. Il en sera de même des marchés des « crédits-biodiversité », approuvés en 2022 par la COP15-Biodiversité à Montréal. La majorité des États ne peut pas continuer à subir l’arrogance et le mépris ravageurs des puissants dus à leur aveuglement dogmatique et cynique.  

La Deuxième Initiative. « « En finir avec le droit à l’appropriation privée marchande de la vie ». 

Il faut abolir les brevets sur les organismes vivants (par exemple les semences, les OGM,…) à titre privé et à but lucratif.

La brevetabilité du vivant a été approuvée en 1980, pour la première fois dans l’histoire des sociétés occidentales,   par la Cour Suprême des États-Unis dans l’objectif déclaré de soutenir les intérêts des États-Unis (21). Ce fut l’une des décisions unilatérales, puis  communes, internationales,  les plus déplorables des 100 dernières années des sociétés occidentales. La brevetabilité du vivant a  contribué  à accélérer la marchandisation et la privatisation généralisée de toute forme de vie.  Quarante ans après, il n’y a presque plus de forme de vie non marchandisée. Les  brevets privés, motivés par l’argent et la puissance,  couvrent l’ensemble des organismes vivants, y compris le champ cognitif, d’où l’explosion du monde de l’IA aux mains d’une dizaine de grandes entreprises globales, principalement USA et Chine (22).

Il est illusoire de penser pouvoir résoudre, dans l’intérêt général des populations, des problèmes tels que le désastre climatique mondial et la raréfaction de l’eau pour la vie, sans libérer la vie de la planète du pouvoir d’appropriation, de décision et d’usage privés sur les ressources matérielles et immatérielles du monde dont jouissent les grands groupes industriels-financiers grâce aux brevets. C’est pratiquement impossible.

Cela a été  évident au vu du développement des nouvelles biotechnologies, mais les pouvoirs publics et les citoyens  n’ont pas pu ou voulu intervenir. La situation est devenue  encore plus grave en raison de l’explosion de l’IA dont les potentialités, combinées à celles des biotechnologies, portent sur le devenir de l’espèce humaine en tant que telle.

La majorité des États de l’ONU, doit affirmer la nécessité d’abolir les brevets, faute de quoi,  les politiques contre le changement climatique, la sécurité, la paix et la prospérite seront du verbiage inutile. 

 

Les trois initiatives suivantes concernent spécifiquement l’eau. Rappelons que les visions de l’eau ont subi ces 70 dernières années des profonds changements. L’eau était en général considérée comme un bien commun essentiel pour la vie, un patrimoine de l’humanité, une source de vie sacrée,  un droit universel. Aujourd’hui, l‘eau est considérée  comme une marchandise, une ressource naturelle stratégiquement importante pour l’économie. Et pour cela, il faut la protéger pour sa propre sécurité et son bien-être. L’eau  est surtout « l’or bleu » de la Terre. 

Cause et résultat de ces transformations,  les corps hydriques de la Terre (les fleuves, les lacs, les zones humides, les nappes phréatiques,…) sont devenus  des écosystèmes de haute importance « industrielle » et des objets d’exploitation prédatrice intensive. Leur état écologique a subi de profondes dégradations. La sécurité hydrique est devenue un enjeu majeur partout.  Au cœur de leur dégradation, on trouve :

  • La pollution chimique ,

  • L’étouffement par les infrastructures artificielles d’encadrement et de gestion des flux (barrages, digues, autres barrières…),

  • Sa dénaturalisation, par la transformation en produit financier et en avoir financier.

Cela ne signifie pas  que  le problème de la réduction des pertes d’eau et de la restriction des prélèvements et des usages excessifs de l’eau ne soit pas aussi de grande importance. Simplement, nous proposons de donner la priorité   dans le cadre de ce mémorandum, à la question de la sécurité hydrique et de concentrer les actions à entreprendre sur les fondements biologiques et socioéconomiques de la sécurité hydrique collective et solidaire.

Ainsi, l’objet de  La  troisième initiative est  « Libérer l’eau de l’empoisonnement chimique. Redonner vie à l’eau ».

Les  fleuves, les lacs, les zones humides, les nappes – les « artères de la terre » –  s’assèchent,   meurent ou leur eau n’est plus utilisée pour des usages humains car intoxiquée. Ils disparaissent par centaines (les plus petits, par milliers). Les bassins hydrographiques se retrouvent aussi dans un état écologique déplorable. En octobre dernier, l’Agence Européenne de l’Environnement a publié une analyse sur l’état préoccupant des ressources hydriques européenne., selon lequel, seuls 39%  des eaux européennes sont dans un bon état (23). Au niveau mondial, plus d‘un tiers des ressources hydriques de la Chine, de l’Inde, de la Russie, des Etats-Unis, de l’Europe sont contaminées  par toute sorte de polluants. Une étude publiée en novembre 2023 «Briefing. Toxic Harvest. Ban PFAS » pari  PAN-Europe (Pesticides Action Network) sur la contamination par   les PFAS, en particulier le TFA (Trifluoroacetic acid). L’étude a montré un niveau de contamination  particulièrement alarmant dans 23 zones d’eaux de surface et six vastes zones d’eaux souterraines de 10 pays de l’UE,a Pour les auteurs  de la recherche « The extent of this contamination is shocking. It is a result of political failure at many levels” Ils ont inventé le terme “PFASticides” La proposition est ferme, sans ambiguïtée ‘ «  Continued accumulation of PFAS in soils, waters, the food chain and arising cocktails pose chronic risks to both human health and the environment.” A ban on PFAS pesticides and residues in food is urgent to protect citizen health, including that of the most vulnerable groups, such as pregnant women, babies and children.”» (24). La mise au ban propose quatre actions:” banning PFAS active substances in pesticides, banning the manufacture and export of PFAS pesticides, apply a zero-residue -policy in food, move towards a pesticides free agriculture”.

La pollution chimique constitue un véritable écocide de la planète. La majorité des États de l’ONU doit intervenir en proclamant l’État d’Urgence des eaux de la Terre, et en convoquant une Assemblée etraordinaire des Habitants de la terre pour la mise en place d’un Plan mondial de désintoxication de la Planète. (25) 

L’arrêt/élimination des  polluants éternels sera  difficile  en raison de la forte opposition, compréhensible mais inacceptable, de la part du monde du business et de la finance qui a réussi, ces 30 dernières années, à empêcher toute mutation radicale des produits polluants et toute  régulation et contrôle publics contraignants dans leurs domaines. Même l’Union européenne, encore récemment fière de son Plan Vert, adopte aujourd’hui, en matière de dépollution de l’eau — pourtant l’une des cinq priorités de sa « Stratégie européenne de la résilience dans le domaine de l’eau » — des positions largement alignées sur les intérêts du monde industriel, technologique et financier européen. Cela mettrait  en risque – voire en crise – la solidité et la compétitivité de l’industrie européenne dans la dure phase actuelle de reconstruction industrielle mondiale. Un argument politique toujours prêché par le monde industriel  de tout pays ou zone pour imposer la marchandisation de la vie, la libéralisation des marchés, la dérégulation de l’économie, la privatisation de tout bien commun et service, la monétisation et la financiarisation de la vie (26).

 Quatrième initiative. Réoxygéner les eaux de la Terre,  

La nature même de l’eau est de s’écouler, des montagnes et collines vers les plaines, puis vers la mer. Dans les océans, elle forme également des courants chauds et froids qui jouent un rôle essentiel dans la régulation de la température de l’atmosphère terrestre. 

À titre d’exemple, les grands barrages sont aujourd’hui au nombre de plus de 50 000 dans le monde, dont 19 000 datent de constructions anciennes, présentant un risque élevé d’effondrement avec des conséquences humaines et environnementales potentiellement dramatiques (27).

Les grands fleuves sont chacun  « coupés »  par dizaines de barrages. Exemple fort connu : le Colorado. La  Turquie a construit 61 grands barrages sur les fleuves  jumeaux, le Tigre et l’Euphrate (28). La Chine possède le record du nombre de barrages les plus gigantesques, comme celui des Trois Gorges. Et l’Afrique cherche à  suivre ses  pas (29) avec le soutien de la Banque mondiale.

Les grands barrages constituent une solution d’ingénierie techno-économique où les avantages sont contrebalancés par les effets négatifs. Dès leur construction, ils entraînent le déplacement de dizaines de milliers de personnes, la submersion de villages et de lieux de mémoire historique. Ils bouleversent les écosystèmes à l’échelle de vastes régions, réduisent la biodiversité, provoquent la dégradation biologique des grandes masses d’eau retenues, exigent des investissements colossaux, encouragent une gestion centralisée et technocratique, et génèrent des situations à risque qui n’existaient pas auparavant.

L’un des effets majeurs est représenté par « l’étouffement » des fleuves : les  clôtures et l’’encadrement de l’eau par les barrages ne sont pas de la même nature que les constructions des castors. Les barrages réduisent la circulation normale de l’eau dans le corps de la Terre. L’artificialisation croissante des ruptures des flux provoque  de nombreuses crises de circulation, d’embolies des « artères » de la Terre. Au cours des années, le débit se réduit, les  fleuves s’assèchent, ils ne portent plus leurs eaux à la mer, la salinité de leur delta augmente dangereusement, les poissons disparaissent… Qui plus est, l’eau « prélevée » a très souvent été orientée vers des usages peu durables, notamment l’irrigation de l’agriculture industrielle destinée à l’exportation. Elle est ainsi devenue un facteur majeur de tensions entre zones urbaines et rurales, entre usages à finalité lucrative privée et usages à vocation collective et sociale, essentiels pour les populations les plus vulnérables. De nombreux conflits opposent des multinationales — telles que Coca-Cola, Nestlé, Danone, ou encore des entreprises minières et du secteur numérique/IA — aux paysans et aux défenseurs du droit à l’eau et des communs, notamment en Inde, au Mexique, en France, aux États-Unis, au Maroc, au Brésil, en Équateur, au Nigeria, au Kenya… (30)

Parmi les conflits entre les États traversés par les mêmes fleuves, celui entre le Pakistan et l’inde est un cas explosif. D’ailleurs, l’ensemble de la région d’Asie centrale et orientale septentrionale représente une zone « rouge » marquée par des tensions inter-étatiques dangereuses (Pakistan, Inde, Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan, Chine…), complice la grande chaîne de l’Himalaya.

La réalité est qu’un des objectifs majeurs des grands barrages est d’assurer indépendance et sécurité, notamment de la part des pays du « Sud » du monde, à leur développement économique et social. L’« aide » apportée par les pays du Nord et la communauté internationale s’est révélée, dans l’ensemble, insuffisante et inadaptée — voire contre-productive — dans un système structurellement fondé sur un développement inégal et injuste. (31)

L’objectif de l’indépendance et de la sécurité (voire le droit  à) ne pose, en soi, aucun problème sérieux. Il en devient un  facteur majeur en cas d’absence (ou dysfonctionnement) de contrat/pacte « fédéral » de gestion politique des fleuves bi- et pluri-nationaux en commun, coopérative. Les contrats des bassins inter-pluri-trans-nationaux sont nécessaires mais fragiles et inefficaces si les principes économiques fondamentaux  restent inspirés par les principes de la  compétitivité, la croissance, la rentabilité financière (32). Dans ce cas,  les conflits  empoissonnent la vie des populations riveraines, notamment entre les pays en amont et ceux en aval. Les fleuves cessent d’être sources de vie et de bien-être, de coopération et de  paix.

Les luttes menées ces quarante dernières années contre les grands barrages ont été nombreuses et d’importance internationale. Fameuses celle des 10 000 femmes indiennes contre le barrage sur la rivière Narmada, sous l’impulsion de Meda Paktar, l’ange gardien des fleuves indiens sacrés (ils sont sept en Inde) ; celles des femmes brésiiiénnes du MAB (Mouvement des personnes Affectées par les Barrages) contre les barrages miniers avant et après leur écroulement tragique à Mariana (2015) et Brumadinho (2019).  (34) et celle du mouvement chilien « Patagonia sin represas » (« La Patagonie sans barrages » .(35), qui a réussi à bloquer les projets de construction de plusieurs barrages dans le nord de la Patagonie (partie du Chili) . Parmi les principaux promoteurs du mouvement «  Patagonia sin represas » figurait l’évêque d’Aysén , en Patagonie, Luis Infanti de la Mora, cofondateur en 2018 et dirigeant de l’Agora des habitants de la Terre, cosignataire de la présente lettre-mémorandum.

Aujourd’hui, plus de 1.900 (500 en Europe) projets de démolition ou de réaménagement de vieux barrages et autres barrières sont en cours de réalisation (36).Il faut  amplifier et renforcer les processus de démolition, de redimensionnement et de requalification des grands barragse avec l’objectif  de l’élimination des 19.000 barrages vétustes et dangereux, dans le cadre d’une vision plus ambitieuse et vaste, une Planète Terre sans grands barrages.. Utopie ?

Bien sûr,  La question financière est bloquante. Les groupes dominants n’ont aucun intérêt à financer les investissements. Voilà, un exemple pervers du système prédateur de la vie actuel. « Les seigneurs » d’aujourd’hui ne veulent pas assumer la prise en charge des conséquences négatives des actions de leurs prédécesseurs.

Enfin, Cinquième Initiative – Rejeter la transformation de l’eau pour la vie en une catégorie de l’économie  de marché, à savoir en un «capital naturel/avoir financier ». 

A cette fin, réaffirmer par une nouvelle résolution de l’ONU   le droit universel à l’eau  potable et à l’assainissement en ajoutant la à savoir un bon état écologique.reconnaissance des droits de l’eau, et de la nature en général, à la vie, 

La Conférence de l’ONU de 2026 devrait être l’occasion pour lancer la proposition de la nouvelle résolution. Elle devrait être aussi l’occasion d’un deuxième ajout important. Complète, la nouvelle résolution  devrait accorder la personnalité juridique aux  corps hydriques,  les fleuves, les lacs et les zones  humides, conformément aux nouveaux développement du droit international en matière de droits de la nature à être protegée..

Des pays ont déjà accordé la personnalité juridique  aux corps hydriques : la Nouvelle Zélande (Whanganui), Espagne (Mar intérior), Inde (Gange, Yamuna), Etats-Unis (fleuve) , Pérou (Maranon), Québec (Magpie).. En Italie, la mobilisation citoyenne est en train de monter en force concernant le Lac de Garda (Vénétie) et le fleuve Tagliamento( Frioul). Mais, un peu partout le mouvement grandit, les communautés territoriales redécouvrant les liens profonds qui les unit à leurs eaux au plan de la vie et de leur « identité » collective. L’Equateur, lui, a même inscrit les droits de la nature dans sa constitution, premier pays à le faire (37).


Monsieur le Secrétaire Général,  l’ONU a le devoir et le privilège  d’affirmer  que, l’eau n’est pas « l’or bleu »,  un capital financier, mais un commun public mondial essentiel pour la vie de tous, sous la responsabilité politique collective de la communauté des habitants et des peuples de la Terre.

Merci pour votre bienveillante attention,

L’Agora des Habitant-e-s de la Terre

Gloria Adami, Spécialiste en management (Italie), Mario Agostinelli , Association Laudato sii… (Italie), Marcos P.. Arruda (Brésil), Alain Adriaens, Mouvement pour la Sobriété (Belgique), Alassane Ba, Centre d’Ethique des pharmaciens (France-Sénégal), Guido Barbera, Solidarietà Internazionale-CIPSI (Italie), Marcelo Barros, Moine benedictin (Brésil), Nadia Batok, journaliste (Macédoine), Cristina Bertelli, Université du Bien Commun (France), Ernesto Bonometti et Antonella Zonato, militants pour l’eau (Italie), Clara et Sergio Castioni, Libraires (Italie), Luca Cecchi, Ass. Monastero del Bene Comune (Italie), Martine Chatelain Eau Secours (CND-Québec), Giovanna Dal Lago, Ass. « Mamma no pfas » (Italie), Ina Darmstädter, Elue locale¨(Allemagne), Eric Degimbe, Communauté de la Poudrière (Belgique), Claire Dehove, UBC-Paris (France), Corinne Ducrey, Ass. Chemin Faisant (France), Aníbal Faccendini, Cátedra del Agua, Universidad Nacional de Rosario (Argentine), Adriana Fernández, éducatrice (Chili), Paolo Ferrari, Comunità di base Verona (Italie), Diego Forlin, FF.SS, (Italie), Paolo Ferrero; ancien Ministre du Travail, Rifondazione comunista (Italie),  Annie Flexer, UBC- Paris (France), Alfio Foti, Convention pour les droits de l’homme en Méditerranée (Italie), Pierre Galand, ancien sénateur, Forum Nord-Sud (Belgique), (Lilia Ghanem, anthropologue, rédactrice de The Ecologist en arabe (Liban), Michel Gevers, Professeur émérite, Université de Louvain, (Belgique), Mélissa et Laury Gringeau, Philippe Véniel, La Boisselière et le Collectif Bassines non merci (France), Soumaya Hallak, Chanteuse, Collectif des Artistes, (Syrie), Emmanuel Hallard, Syndicat agricole (Belgique), Luis Infanti de la Mora, évêque du diocèse d’Aysén, Patagonie (Chili), Eric Jadoul, militant pour les biens communs (Belgique), Pierre Jasmin, pianiste, Artistes Pour la Paix (CND-Québec), Kim Le Quang, Rise for the Climate (Belgique), Paola Libanti, Ass. Monastero del Bene Comune (Italie), Michele Loporcaro, agriculteur (Italie), Alessandro Mazzer, Ass. Monastero del Bene Comune (Espagne), Maurizio Montalto, avocat, Comunità Blu (Italie), Loretta Moramarco, avocate, Acqua Bene Comune (Italie), Vanni Morocutti, Communauté de la Poudrière (Belgique), Roberto Morea, Tranform Europe (Italie) Dario Muraro, No pfas (Italie), Roberto Musacchiio, ancien député européen, Transfomr -Italia(Italie), Marinella Nasoni, ancienne syndicaliste (Italie), Jean-Claude Oliva, Coordination eau Isle-de-France,(France) Christine Pagnoulle, ATTAC (Belgique), Maria Palatine, musicienne, Collectif des Artistes pour l’Eau (Allemagne), Gianni Pennazzi, guitariste, Paix, droits humains et environnement (Italie), Riccardo Petrella, professeur émérite, Université de Louvain (Belgique), Michela Piccoli, (Mamme no pfas (Italie), Pietro Pizzuti, acteur, Collectif des Artistes pour l’Eau (Belgique), Jean-Yves Proulx, Education citoyenne (CND-Québec),), Domenico Rizzuti, Constituant de la Terre, ancien dirigeant syndical/chercheur (Italie), , Roberto Savio, Journaliste, Other News (Italie), Catherine Schlitz, Association PAC-Présence Action Culturelle (Belgique), Patrizia Sentinelli, Association Altramente, ancienne ministre de la Coopération (Italie), Cristiana Spinedi, enseignante (Suisse), Bernard Tirtiaux, sculpteur, écrivain, Collectif des Artistes (Belgique), Hélène Tremblay, chercheuse, autrice, enseignante… (CDN-(Québec). Karine Watelet, journaliste POUR Presse (Belgique)e, Jean Pierre Wauquier, H²0 sans frontières, (France), Grégoire Wuillaume, Artiste, Collectif des Artistes (Belgique)

Le 21 juillet  2025

Notes

(1) Assemblée générale de l’ONU, Résolution du 28/07/2010 (A/RES/64/292), intitulée « Le droit fondamental à l’eau et à l’assainissement » :
« Reconnaît que le droit à l’eau potable et à l’assainissement est un droit de l’homme, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits de l’homme. » . Voir aussi, https://www.pressenza.com/fr/2024/07/le-28-juillet-jour-mondial-du-droit-humain-a-leau-et-du-droit-de-leau-a-la-vie

(2) https://www.wikiberal.org/wiki/Sumer

(3)https://agriculture.gouv.fr/odd6-garantir-lacces-de-tous-leau-et-lassainissement-et-assurer-une-gestion-durable-des-ressources

(4) La titularité du droit a permis aux tribunaux de certains pays européens de condamner comme illégales les coupures d’eau pour factures impayées et d’obliger les sociétés municipales de rétablir l’alimentation en eau de base. Cfr. https://fondationdaniellemitterrand.org/livre-coupures-deau-victoire-des-citoyens-face-aux-multinationales/2021

(5)https://landing.globalwaterintel.com/Rethinking-Resilience/download%20resilience%20wp.html?f24_pid=cb343aa0-cb1a-4598-be6b08c0ac9166a2&utm_campaign=Xylem%20Webinar%20Clean%20Template&utm_source=force24&utm_medium=email&utm_content=textlink

(6) https://docs.un.org/fr/A/79/36/droits humains 2024, et https://www.agenda-2030.eda.admin.ch/fr/agenda-2030-pour-le-developpement-durable

(7)https://www.iddri.org/fr/publications-et-evenements/billet-de-blog/agenda-2030-pour-le-developpement-durable-un-plan-de

(8) https://pour.press/les-dominants-ne-respectent-plus-aucune-limite/ et https://www.lautjournal.info/20241024/les-dominants-ne-respectent-plus-aucune-limite

(9) GWI and Xylem, Rethinking Resilience. ,, voir note (5)

(10) Ibidem , p.6

(11)https://www.supremecourt.gov/pdfs/transcripts/1979/79-136_03-17-1980.pdf

(12) ttps://www.pressenza.com/fr/2025/02/comprendre-pourquoi-le-systeme-america-est-le-plus-grand-danger-actuel-pour-le-monde/ (Riccardo Petrella

(13) Cfr. https://www.meer.com/fr/60605-la-strategie-de-la-resilience Riccardo Petrella) et https://www.h2o.net/enjeux-avis-d-expert/eau-et-resilience-les-strategies-des-dominants-en-question.htm (Riccardo Petrella)

(14) Inrerview de Hildegrand Bentele, MEP et du Groupe Eau du Parlement Européen en septembre 2013, Press office du PE

(15)https://environment.ec.europa.eu/publications/european-water-resilience-strategy_en?prefLang=fr

(16) Cfr https://www.pressenza.com/fr/2025/06/lalignement-la-nouvelle-strategie-europeenne-de-la-resilience-dans-le-domaine-de-leau/

(17) Rappelons que en 1992 le Traité de Maastricht a changé la dénomination institutionnelle de l’Europe de «Communauté européenne » à «Union européenne », reconduisant ainsi le processus de l’intégration européenne dans le lit des processus intergouvernementaux, interétatiques. La « Communauté européenne » a parlé pendant des années de « politiques communes européennes » ; Depuis 1992 , l’adjectif « commun » est pratiquement disparu , remplacé par « Européen » ou «  de l’UE ». Le changement est considérable au niveau de l’esprit , ce qui se répercute avec force au niveau concret des politiques poursuivies.

(18) ) “Overshoot: A Conceptual Review of Exceeding and Returning to Global Warming of 1.5°C”,publié dans ‘Annual Review of Environment and Resources’,cfr. https://lnkd.in/gJDkDdxZ

(19) Geophysical ) Research Letters, 11 juin 2025

(20) Cfr. Le dossier https://systemschangelab.org/food-and-agriculture/increase-productivity-sustainably

(21) https://www.science.org/doi/10.1126/science.6930105

(22) OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle), https://www.wipo.int/publications/fr/details.jsp?id=4686&plang=

(23) Cfr https://www.environnement-magazine.fr/eau/article/2024/10/25/150491/les-ressources-eau-menacees-europe-selon-agence-europeenne-environnement

(24) Cfr https://www.pan-europe.info/sites/pan-europe.info/files/public/resources/briefings/Briefing_Toxic%20Harvest%20Ban%20PFAS%20pesticides.pdf, nov.2023

(25) Cfr https://www.pan-urope.info/files/public/resources/reports/TFAinWater_Report_27052024.pdf

(26) La faiblesse de l’argument dérive de son postulat consistant à faire croire que « plus de compétitivité  signifie davantage de croissance économique et de prospérité générale ». ‘C’est de la même nature que le postulat « plus on prépare la guerre plus on aura la paix ». Or il y a plus de 30 ans, la Commission européenne adopta la même stratégie faxée sur la compztitivité de l’Europe « Croissance, compétitivité, emploi ». Or, cette stratégie a favorisé la croissance des pays déjà les pus forts, n’ a pas empêché que le nombre de pauvres dépasse les 100 millions de citoyens de l’UE en 2015,, la dégradation de l’état écologique des ressources naturelles de l’UE, en particulier de l’eau et, en final,, la croissance des inégalités en termes de pouvoir, « souveraineté », sécurité et résilience entre les membres de l’UE.

(27) Pour la CIGB (Commission Internationale des Grands Barrages), un grand barrage est un barrage d’une hauteur supérieure à 15 mètres, des fondations les plus basses à la crête, ou un barrage qui retient plus de 3 millions de mètres cubes d’eau. Sa fonction est réguler le débit et/ou stocker de l’eau, notamment pour le contrôle des crues, l’irrigation, l’industrie, l’hydroélectricité, la pisciculture et la retenue d’eau potable.

(28) https://www.turquie-culture.fr/pages/geographie/economie-turque/barrages-de-turquie.html  24 Août 2015.l y a en Turquie plus de 500 barrages dont 300 grands barrages.

(29) Les quatre principaux pays constructeurs de barrages en comptent les trois quarts : 45% en Chine, 14% aux États-Unis, 9% en Inde et 6% au Japon. La France possède, elle, 569 grands barrages, soit 1% du total mondial. Dans https://energynews.pro/barrages-en-afrique-les-plus-grands-projets/#google_ vignette huit barrages avril 2021. Également : https://www.franceinfo.fr/monde/afrique/republique-democratique-du-congo/les-fleuves-d-afrique-malades-de-leurs-barrages_3437063.html

(30) On parle presque toujours de « guerres de l’eau entre Etats ». En réalité il s’agit de plus en plus directement de guerres de puissance entre groupes économiques et financiers multinationaux. Une confirmation vient d’être donnée par l’artiche de Akram Belkaïd , Guerre entre États, mainmise des multinationales, dans https://www.monde-diplomatique.fr/2023/06/BELKAID/65829

(31) Voir l’analyse contenue dans le Rapport annuel 2024 du PNUD, https://annualreport.undp.org/fr/performing-with-undp/performance/Surle (32) Cfr, les travaux conduits depuis plus de 30 ans par l’Office International de l’Eau-OIEau, notamment dans le domaine de la coopération entre les Etats appartenant au x bassins hydrographiques bi- et pluri-nationaux (création du RIOB- Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB). https://www.pseau.org/outils/organismes/organisme_detail.php?org_organisme_id=29

(33) « The construction of large dams on the River Narmada in India and its impact on millions of people living in the river valley has become one of the most important social issues in contemporary India. The Narmada Dams Project is the biggest of its kind in the world  and whilst proponents of the dams believe it will provide water security to 30 million people and provide 1.45 GW of power, the dams will internally displace up to half a million people. Global coalitions of environmental and human rights activist groups  condemn the project for several reasons including corrupt and iniquitous cost benefit analyses and destruction of arable land. Over the past 25 years, the controversy has come to symbolise the struggle for a just and equitable society in India”. From https://leahbarclay.com/damn-the-narmada-dams-project/l

(34) https://reporterre.net/Face-au-ravage-des-barrages-la-mobilisation-des-femmes-bresiliennes

(35) Pur une description succincte du mouvement « Patagonia sin represas » et son succès voir https://commons.princeton.edu/patagonia/kaelani-b/zcription

(36) Cfr. https://wwf.be/fr/actualites/500-barrages-demanteles-en-europe-lan-dernier-un-record

(37) Sur le sujet, voir https://www.editionsjfd.com/boutique/tous-les-livres-en-droit-1232/une-personnalite-juridique-pour-le-fleuve-saint-laurent-et-les-fleuves-du-monde11091?fbclid=IwAR1yKXcR4ZvHonk1enM68G1MQq_, publié par l’Observatoire International sur les droits de la Nature, présidé par Jenny Vega, à Montréal.